Guide d’aménagement et d’entretien de sentiers de quad

Fiches techniques

Fiche technique 3

Fossés et autres infrastructures de drainage

Un sentier de quad est une infrastructure linéaire traversant des milieux parfois plats, parfois accidentés ou parfois en pente plus ou moins forte. Quelle que soit sa localisation ou sa période d’utilisation, un sentier de quad modifie généralement le ruissellement de l’eau de surface et le drainage naturel des milieux traversés.

Fossés

Pour éviter que le sentier soit endommagé en période de forte hydraulicité, comme lors de fortes pluies ou à la fonte des neiges, il doit être doté de fossés. Les fossés canalisent les trop-pleins d’eau tout en reproduisant le plus fidèlement possible le drainage naturel du milieu.

Figure 1. Écoulement naturel.

En effet, les fossés bordant le sentier sont des voies d’écoulement privilégiées pour canaliser les trop-pleins d’eau. Ils sont aménagés de part et d’autre du sentier ou uniquement en amont dans le cas d’un sentier en pente comme illustré à la figure 4 de la Fiche technique 2.

Pour assurer la stabilité des fossés dans les sols graveleux ou les sols stables, une pente de 1 : 1 ou 45 degrés suffit. Pour les sols sableux ou les sols instables, une pente 1 : 2 ou 27 degrés est recommandée. En allant au-delà de 1 : 2, vous exposez votre fossé à l’érosion. La profondeur du fossé doit être au minimum de 35 cm et au maximum de 60 cm. En allant plus profond, vous augmenteriez le danger pour les usagers et la faune présente.

Figure 2. Fossé en sol stable.

Figure 3. Fossé en sol instable.

Ponceaux de drainage

 

L’écoulement naturel doit être assuré le plus uniformément possible. Cela permet de diminuer l’empreinte écologique du sentier dans le milieu, mais aussi de protéger le sentier des forces érosives des coups d’eau. Pour y arriver, l’implantation de ponceaux de drainage est conseillée. L’intervalle entre deux ponceaux de drainage varie selon la position du sentier et la quantité d’eau à détourner. En flanc de montagne, cet intervalle pourra être de 20 à 30 m.

 

Un ponceau de drainage doit :

·   avoir un angle de 30°;

·   inclure un enrochement à l’entrée qui bloque l’écoulement de l’eau et permet de bien drainer le fossé;

·  inclure un enrochement à la sortie afin de prévenir l’érosion. Déposer l’enrochement sur un géotextile (voir la fiche technique Traverse de cours d’eau).


 

Figure 4. Fossé et ponceaux de drainage.

Figure 5. Détails d’un ponceau de drainage.

Bassin de sédimentation

Dans certaines situations, comme lorsque le sentier suit la direction de l’écoulement naturel de l’eau et que cette eau n’a pas à être transférée du côté opposé du sentier, la quantité d’eau peut devenir trop grande et mener à des débordements et même à l’érosion du fossé. Afin d’éviter ces situations, les eaux du fossé doivent être détournées vers des bassins de sédimentation positionnés à distance régulière.

Un bassin de sédimentation possède :

·         Un enrochement pour contrer l’érosion;

·         Une longueur de 20 m;

·         Une forme de banane;

·         1 à 2 bassins de sédimentation :

o   D’une largeur de 3 à 4 m;

o   D’une profondeur (creusée ou surélevée) de 1,5 à 2 m.

 

Figure 6. Détails d’un bassin de sédimentation.

Le bassin de sédimentation est aussi utilisé pour détourner l’eau des fossés à l’approche des cours d’eau pour ainsi protéger les milieux aquatiques. Dans ces cas, les bassins doivent être aménagés selon les critères suivants :

·         Le premier détournement doit se situer à au moins 20 m d’un cours d’eau;

·         Le deuxième doit se situer entre 75 et 100 m du premier détournement;

·         Les autres détournements doivent se situer à tous les 150 à 200 m selon la fragilité du sol, selon la pente du sentier, qui doit être égale ou inférieure à 9 %, et selon la quantité d’eau;

·         Un détournement ne doit pas drainer plus de 200 m de fossés;

·         Si la pente est supérieure à 9 %, des détournements à tous les 65 m sont suggérés;

·         L’eau de ruissellement ne doit pas être dirigée vers des dépressions naturelles, des cuvettes ou des bassins humides.

Figure 7. Détournement des fossés à l'approche d'un cours d'eau.

 

Canaux de dérivation et seuils déflecteurs

Certains sentiers d’hiver n’ont pas de fossés. Malgré cela, les risques d’apport de sédiments lorsque le sentier circule près d’un cours d’eau ou lorsqu’il le traverse sont présents. Afin de protéger le milieu aquatique, l’aménagement de canaux de dérivation et de seuils déflecteurs est nécessaire.

Figure 8. Méthodes pour contrer l'apport de sédiments dans les cours d'eau le printemps.

Un canal de dérivation doit :

·         Être orienté à 30 degrés par rapport au chemin;

·         Diriger l’eau du côté le plus bas;

·         Posséder un enrochement à la sortie d’eau;

·         Mesurer au moins 20 cm de profondeur et 1 m de largeur;

·         Être installé à une distance du prochain canal de dérivation qui dépend de la pente;

·         Être à plus de 20 m de la L.H.E.;

·         Doit diriger l’eau dans la végétation ou vers un bassin de sédimentation.

Pente (%)

Espacement (m)

1-2

75-125

3-5

40-75

6-10

25-40

11-15

18-25

16 et plus

14-18

Un seuil déflecteur doit :

·         Avoir une hauteur de 0,4 m;

·         Avoir une largeur de 3,2 m;

·         Être à plus de 20 m de la L.H.E.;

·         Diriger l’eau dans la végétation ou vers un bassin de sédimentation.

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